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vendredi 18 février 2011

CALLmeKAT


Enfin un peu de douceur, dans ce blog de brutes. Car soyons honnêtes : il y a relativement peu de groupes ou d'artistes qualifiables d'easy-listening par ici. Une petite liste rapide des groupes à peu près audibles (ne parlons même pas de "radio-diffusables") dont j'ai parlé ici : Vuneny, Flying Lotus (et encore), Birdy Hunt, Ira (surtout le deuxième album). Je n'ose même pas classer I Am Un Chien!! ou Panzerballett comme audibles (le premier est déjà trop rentre-dedans, et le second déjà trop jazz/bloque-cerveau). Disons qu'au moins, je cible mon lectorat. Problème : je sens que beaucoup d'entre vous ne vont pas dépasser la première moitié de la première chanson du MySpace de cette artiste. Bande d'ingrats incultes barbares. Sordide Humanité, tu ne méritais pas Chopin.


"Putain, on se sent seul en haut de l'échelle", semble-t-il penser, ou alors dites tout de suite que c'est moi.

Si je vous parle aujourd'hui de CALLmeKAT, ce n'est pas pour "me rattraper", "rééquilibrer le blog" ou "attirer un nouveau public" ; c'est juste que je me suis souvenu de cette sérénité mélancolico-joyeuse qui m'a envahi le jour où j'ai jeté une oreille sur cette jolie Danoise à la voix enivrante, il y a une paire d'années. Se baladant quelque part entre la pop mélancolique (pays du Nord de l'Europe oblige ?) et la lo-fi à voix féminine post-Cocorosie, Katrine Ottosen, alias CALLmeKAT, a fait sa réputation toute seule comme une grande, le bouche-à-oreille et quelques véritables éloges journalistiques comme seuls outils de promotion. Ah oui, un autre truc aussi, j'allais oublier : du talent.

"Flower in the Night", the fresh air we needed.

Ses deux galettes sorties en 2008, le trop court "I'm In A Polaroid, Where Are You ?" et le LP de presque une heure "Fall Down", sont intrigantes et captivantes. Intrigantes, car CALLmeKAT ne joue pas dans la pop facile : instruments difficilement reconnaissables (je vous mets au défi de citer tous ceux, véritables ou synthétiques, qui sont utilisés sur chacune des deux versions de "Sweet You", par exemple), emprunts à des styles variés (blues, folk...) intégrés dans une lo-fi dense et variée (la superbe "Where Should We Go", la douceâtre "Sleepache", la très décalée "Flower in the Night" version I'm In A Polaroid), la musique de cette jeune artiste ne sonne jamais déjà entendue.

A part peut-être celle-ci, mais bon, vu que c'est son seul clip... ("My Sea" -- pas très originale dans le style, mais plus que bien faite.)

Captivantes, car les ambiances créées par ce mélange musical contre-nature sont étonnantes, empreintes d'une mélancolie presque palpable (l'electronica à violon et orgue de "Drawn Directly", l'espèce de tristesse contrainte sous-jacente de la pourtant rythmée "Flower in the Night" version Fall Down, la spleenesque "Bug in a Web") et pourtant bercées d'une douce lumière, presque consolante (l'étrange "Fall Down", la jolie "The Love Cats", "Overwhelmed" -- en fait, celles avec lesquelles elle finit ses disques), comme si Katrine nous susurrait de sa voix tendre d'enfant qui aurait grandi trop vite "le monde est triste, mais tout ira bien tant qu'on sera dedans".

"Drawn Directly". Petite larme à l'oeil, mais faut pas que ça se voie.

Forte de concerts en première partie d'artistes et groupes renommés comme Sébastien Tellier ou The Dø, CALLmeKAT prépare actuellement son premier album distribué mondialement, "When Owls Are Out", et a déjà plusieurs concerts prévus en France (le 31 mars à Laval, le 1er avril à Caen, le 2 à Orléans). On a envie de la suivre...

D'autant qu'elle n'est pas vraiment moche.

J'oubliais : Katrine Ottosen est, à ma connaissance, une des deux seules personnes qui aient jamais réussi à transformer une chanson de Britney Spears en quelque chose de racé (l'autre étant Yaël Naïm). Si si, je vous jure.

Oh oui, empoisonne-moi.



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