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mardi 11 janvier 2011

SikTh


Il est des groupes pour lesquels toute tentative de chronique/critique/description est très périlleuse, et ce pour différentes raisons. Allez, par exemple, expliquer la finesse mélodique et ambiante d'un Sulphuric Saliva ou d'un 5F_55 à quelqu'un dont l'oreille n'est pas habituée à l'industriel. Allez parler des talents de composition d'un SUP à un musicologue élevé à Mozart et Satriani. Allez tenter de décrire SikTh à... en fait, à quiconque n'en a pas écouté.

En plus, je vais me fatiguer à essayer de le faire alors même que ce groupe est mort et ne renaîtra sans doute jamais. Après avoir essayé de promouvoir des Birdy Hunt, des Floating Wood, des The Algorithm, des Naïve, des groupes pas très connus et qui méritent bien mieux (et il m'en reste encore quelques-uns sous le coude), voici que je débarque avec un groupe anglais qui a déjà splitté, après seulement deux albums.

Sérieusement, comment vous décririez ça, vous ? Personnellement, le seul mot que je trouve, c'est "claque", mais ça manque un peu de neutralité.

Oui, mais quels albums, mes aïeux ! Lors d'une carrière qui a duré de 2001 à 2008, SikTh a sorti "The Trees are Dead and Dried Out Wait for Something Wild" (2003) et "Death of a Dead Day" (2006). Quelques singles, un ou deux EPs, on remballe, fin de la discographie. Et, que ce soit clair, ces deux albums sont bien plus que des réussites.

Dans une approche musicale qui emprunte autant au mathcore qu'au néo ou au métal progressif (avec quelques petites touches un peu thrash par-ci par-là, et puis deux/trois morceaux de death mélodique presque "à la suédoise", et je dois encore en oublier), sans pour autant tomber dans le fouillis paramusical pour aficionados épileptiques, SikTh crée avec un talent de composition manifeste une musique riche, puissante et émotionnelle.

Dans le premier album, "The Treed are Dead...", on trouve un peu de jazz (notamment dans les constructions mélodiques, il y a des sonorités qui ne trompent pas), du metal progressif, de la basse claquante bien néo, des hurlements un peu grésillants, des parties de chants à la System of a Down, des rythmiques qui rappellent le début de Dillinger Escape Plan, dans une ambiance globalement rock/nu-metal, avec des ambiances très surprenantes et prenantes (je pense notamment à "Tupelo", glaciale et saisissante, et au début de "Can't We All Dream ?", qui est encore plus glauque ; à la mélopée de piano qui constitue 90% de la piste nommée "Emerson (Pt. 2)" également).

Les mêmes, mais une chanson calme. Surprenant. Et prenant.

Dans le deuxième et dernier, "Death of a Dead Day", on retrouve au moins autant d'influences, mais la belle folie du groupe passe encore un immense cap, en ce que ces influences se fondent bien plus naturellement (la prédominance néo du premier album s'évapore d'ailleurs et, en quelque sorte, donne un nouvel équilibre aux compositions) : une bombe exoergique détonante cède la place à des ambiances emportantes et envoûtantes sans que l'on ne puisse tiquer ; un chant profond et tout en nuances (quelque peu similaire parfois à celui de Jonathan Davis de KoRn) alterne avec des hurlements rapides et secs (qui faisaient que le chanteur du groupe lui-même parlait de "scatcore" pour décrire SikTh) sans même nous faire sourciller. Les sonorités sont moins sombres, plus variées, plus complètes.

La magie profonde du progressif opère : l'incohérence disparaît, la variété génère la complétude sans jamais en faire trop, et nous plonge dans des ambiances savamment travaillées, saisissantes, vibrantes, lumineuses. La Zeuhl est aux commandes de la composition : that's what I'm talking about from the very beginning, guys.



MySpace officiel : http://www.myspace.com/sikth

2 commentaires:

Swall a dit…

Oh mon dieu !

Modern Zeuhl a dit…

Tu connaissais pas ? :)

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